L’ARC-WH invite le professeur Stefano De Caro pour un “Séminaire sur l’archéologie préventive”

Le Centre régional arabe pour le patrimoine mondial (ARC-WH) a organisé, le 12 décembre 2023, à Manama, au Royaume de Bahreïn, un séminaire durant lequel le professeur Stefano De Caro, ancien directeur général du Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) et ancien directeur général de l’archéologie au ministère italien du Patrimoine, a donné une conférence. Ce séminaire sur l’archéologie préventive s’est penché sur la préservation du patrimoine, en particulier les sites archéologiques italiens de Pompéi et d’Herculanum, inscrits au patrimoine mondial.
Le professeur De Caro a évoqué les premières fouilles sur ces sites, qui ont été lancées par des passionnés d’antiquités plutôt que par des représentants du gouvernement. Cet intérêt précoce pour l’archéologie était particulièrement répandu chez l’aristocratie au Royaume-Uni et d’autres nations européennes, telles que l’Allemagne et la France, à la fin du 18e et au 19e siècle; une période marquée par une fascination grandissante pour les antiquités grecques et romaines et par l’avènement du romantisme. C’est aussi l’époque du “Grand Tour” en Italie.
Les fouilles autorisées par le gouvernement italien n’ont commencé que vers le début du 20e siècle. Le professeur a souligné les défis uniques auxquels Pompéi et Herculanum ont dû faire face. Les sites avaient été ensevelis sous les cendres du Mont Vésuve en 79 après J.-C. et pendant des siècles on n’en connaissait que peu, par de petits trous. Des fouilles systématiques ont ensuite révélé une grande partie de leur structure.
Il a également abordé la question de l’impact de l’évolution socio-économique de l’Italie entre les deux guerres mondiales, avec, entre autres, la construction de nouvelles infrastructures sur certaines parties de ces sites archéologiques. Après la Seconde Guerre mondiale, le ministère italien de la Culture a promulgué des lois interdisant la vente et l’exportation d’artefacts et de répliques de monuments de Pompéi vers les pays d’Europe occidentale.
Le professeur De Caro a relevé que des musées comme le Metropolitan de New York, le British Museum de Londres et le Louvre de Paris exposaient des maquettes de maisons et d’objets de style pompéien. Il a souligné que la loi italienne actuelle limitait les fouilles aux seuls professionnels du secteur précisant qu’il y a deux types d’interventions archéologiques en Italie: celles réalisées sur les terrains publics et celles du type archéologie préventive effectuées sur les terrains privés faisant l’objet d’un plan de développement est prévu.
Il a cité des exemples de projets d’infrastructure tels qu’une autoroute entre Pompéi et Herculanum et un chemin de fer entre Rome et Salerne qui traversent les deux sites, expliquant que l’archéologie préventive en Italie implique souvent des négociations entre les propriétaires des projets et les archéologues. Un processus qui, selon le professeur, n’est pas toujours favorable à une protection optimale des sites de par les pressions qu’implique le développement.
Le séminaire a été clôturé par une comparaison entre les législations européenne et bahreïnienne et par une discussion sur les défis que pose le développement économique à la préservation des sites archéologiques au Bahreïn.