Le patrimoine culturel subaquatique et les sites du patrimoine mondial au cœur d’une réunion internationale d’experts

À la lumière des découvertes de centaines de sites archéologiques subaquatiques et de leurs liens avec les sites du patrimoine mondial de la région arabe, le Centre régional arabe pour le patrimoine mondial (ARC-WH) a organisé une réunion internationale d’experts sur le patrimoine culturel subaquatique et les sites du patrimoine mondial dans ses locaux à Manama, au Royaume de Bahreïn. Cette réunion s’est tenue du 21 au 23 mars 2022 – dans un format hybride à l’initiative de l’ARC-WH – pour obtenir une liste du patrimoine mondial plus représentative et équilibrée dans la région.

La majorité des États arabes parties de la Convention du patrimoine mondial ont également ratifié la Convention de 2001 sur la protection du patrimoine culturel subaquatique (UCH). Les sites de la région restent, en effet, confrontés à des défis majeurs en termes de capacités, de politiques, de programmes de recherche et de pratiques patrimoniales pour s’attaquer avec davantage d’efficacité à la protection, à la préservation et à la gestion de leur patrimoine culturel subaquatique. Parmi les sites du patrimoine mondial arabe qui pourraient bénéficier de l’étude et de la préservation de leur patrimoine culturel et naturel, nous citons : Qal’at Al Bahreïn (ancien port et capitale de Dilmun, à Bahreïn), Byblos et Tyr (Liban), le site archéologique de Carthage (Tunisie) ou encore la médina d’Essaouira (anciennement Mogador, au Maroc).

Un groupe diversifié d’experts arabes et internationaux spécialisés dans le patrimoine culturel subaquatique a participé à la réunion et a discuté de l’importance des sites archéologiques marins et subaquatiques, ainsi que de leur relation avec les sites du patrimoine mondial et de leur lien avec le concept de valeur universelle exceptionnelle (VUE). Les discussions ont porté sur les moyens de combler les écarts dans la gestion de ces sites, sur les liens importants avec le patrimoine culturel immatériel ainsi que la nécessité d’adopter des approches de la préservation du patrimoine axées sur la nature et la culture et centrées sur l’homme, afin de trouver des solutions pour parvenir à un développement durable. Les experts ont souligné, dans ce cadre, que le patrimoine culturel immatériel fait partie intégrante de nombreux sites du patrimoine mondial et que cela doit se traduire dans leurs plans de gestion et dans les rapports sur l’état de conservation.

La réunion a, également, été une occasion pour sensibiliser au patrimoine culturel et naturel marin et subaquatique et aux défis auxquels ces sites sont confrontés. Elle a abordé la nécessité de renforcer les synergies entre la Convention du patrimoine mondial de 1972 et la Convention de 2001 sur la protection du patrimoine culturel subaquatique (Unesco). Le patrimoine culturel subaquatique est couvert, comme il a été démontré, par la Convention de 1972 et peut, dans certains cas, avoir une valeur universelle exceptionnelle en soi, répondant ainsi à plusieurs des critères d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial.

Cette rencontre d’experts a débouché sur une série de recommandations et d’actions visant à mieux intégrer les valeurs et la préservation du patrimoine culturel subaquatique dans les processus du patrimoine mondial dans la région arabe, y compris les sites figurant sur les listes indicatives des États de la région.